Mawlamyine et le Mont Kyaiktiyo

C’est donc un peu nostalgiques que nous quittons la Thaïlande, d’autant que les deux derniers soirs, on a de nouveau trouvé des gargotes excellentes à des prix défiant toute concurrence, respectivement 4 fr. 50 et 7 francs pour les quatre, boissons comprises (par contre, on ne regrettera pas de n’avoir pas plus pris les transports en commun ici car on a cru qu’on ne rejoindrait jamais Mae Sot, le premier bus n’étant jamais arrivé car il a eu un accident et le chauffeur du minivan que nous devons prendre depuis Tak ayant manqué de nous assassiner quelques fois sur la route…) pour dire Min ga la ba (bonjour) le Myanmar !

Etonnamment, contrairement à ce que l’on nous prédisait (notamment sur le nombre de documents à fournir), et apart une petite panne d’ordinateur qui nous a obligé à attendre quelques minutes, le passage de la frontière est rapide et simple et on embarque assez vite à bord de la voiture qui nous amènera jusqu’à notre première étape birmane, Mawlamyine, qui fut la première capitale de la Birmanie britannique.

La route est par contre une autre histoire… A côté de ce trajet, les pistes du Sud Lipez en Bolivie étaient une promenade de santé sur une autoroute ! La route est défoncée et se transforme d’ailleurs en piste assez vite. Elle semble en cours de construction mais les travaux devraient durer car on ne croise pas beaucoup d’ouvriers à l’œuvre. C’est par contre très impressionnant à voir car ces derniers trient et positionnent les cailloux du revêtement à la main, faute de machines. Les femmes, et même les enfants, sont au travail sous une chaleur étouffante. Yanick nous avait raconté exactement la même chose de son voyage d’il y a 15 ans, à croire qu’à ce niveau en tout cas, le pays n’a malheureusement pas beaucoup évolué. En plus, il nous faut sortir au moins trois fois notre passeport à des check-points où, à chaque fois, un soldat note consciencieusement toutes les informations à la main. Bref, on a mis un certain temps pour parcourir les 112 kilomètres du trajet…  Une fois de plus, comme avec le Laos, le contraste avec la Thaïlande voisine est saisissant. Durant le trajet, on n’a notamment pas vu un seul bâtiment en dur et la population a l’air de vivre dans des conditions vraiment précaires.

On a définitivement l’impression d’être des privilégiés lorsqu’on arrive dans le palace que l’on a réservé ! Une énorme piscine super bonne et une mini place de jeux avec un ballon qui traîne, les loulous sont tous fous. En plus, ils vont même pouvoir tester les tapis de course du fitness. Pour les parents, il fait bon se prélasser et pouvoir discuter en amoureux (ou presque !) un cocktail et une bière à la main. Bref, tout le monde est aux anges.

Le soir, pas de tête-à-tête romantique mais un excellent repas sur le toit de l’hôtel où les enfants peuvent jouer aux fléchettes et courir (et les parents en conséquence avoir un repas presque normal qui dure plus de dix minutes, cela faisait longtemps…) et des dessins plein de cœurs de la part des enfants. Une belle et inoubliable Saint-Valentin pour nous !

C’est en tuk-tuk que l’on part visiter les environs de Mawlamyine et quelques payas (pagodes) dans la ville. Le premier arrêt est pour l’un des plus grands bouddhas couchés du monde qui mesure 180 mètres de long. A l’intérieur, on peut voir des scènes de la vie de Bouddha reconstituées avec des statues mais le tout semble surtout à l’abandon ou en travaux, selon le point de vue. De plus, on cherche encore les jolies vieilles statues de moines figurant dans le guide. Par contre, on a croisé un couple de Peney-le-Jorat, quasiment des voisins, le monde est petit !

Deuxième arrêt pour un centre de méditation dans la forêt que notre chauffeur a voulu nous faire découvrir. L’ambiance y est particulière, surtout car il règne un silence quasi complet pour favoriser la méditation. Cela nous change des loulous hurlants, qui sont d’ailleurs étrangement silencieux sur ce coup-là !

On ne visitera pas les vestiges coloniaux de la ville qui semblent d’ailleurs vétustes mais encore quelques temples. Si les stupas sont magnifiques, on trouve l’intérieur des temples un peu kitsch avec leurs enseignes qui clignotent et leurs statues aux couleurs criardes. A l’unanimité, on préfère les temples laotiens et les thaïs.

Il règne ici une chaleur de fou et on retrouve donc avec bonheur la piscine et la place de jeux où les enfants s’amuseront à rechercher des manuscrits comme dans les cités d’or toute la fin de l’après-midi.

Pour la première fois depuis notre départ, on n’arrive pas à obtenir des informations claires sur les bus pour notre prochaine destination, l’hôtel nous disant qu’il n’y en a qu’un tôt le matin alors que le guide parle de quatre. Qu’à cela ne tienne, on décide de prendre le risque car on n’a pas du tout envie de partir à 8h alors que l’on pourrait profiter de la piscine. On flâne donc toute la matinée au frais au bord et dans l’eau et on part bien reposés pour la gare routière. Le chauffeur de tuk-tuk est super sympa et nous promène dans la gare jusqu’à ce que l’on trouve un bus. On a de la chance car on comprend, après beaucoup de discussions (cela semble assez compliqué par ici !), qu’il part dans 30 minutes ! On a bien fait de profiter de l’hôtel ! Notre bus VIP, qui n’a de VIP que le nom vu le nombre de personnes entassées et l’absence de climatisation, arrive en effet assez vite et on s’installe dans la fournaise pour les quatre heures à venir. On est vraiment l’attraction car nous sommes les seuls occidentaux et tout le monde veut nous offrir à manger et à boire, toucher les enfants et évidemment les photographier. Au final, après de multiples refus de nourriture (on fait aussi pitié que ça ?), on accepte tout de même deux paquets de chips pour ne pas vexer les gens. C’est incroyable ce que les birmans sont gentils alors qu’ils n’ont rien, on en reste scotchés car on ne pensait pas trouver encore plus sympas que les thais. A l’arrivée, on doit encore prendre un camion transformé en tuk-tuk que l’on trouve grâce à l’aide d’autres passagers et que l’on ne doit même pas payer malgré toutes les places que l’on occupe avec nos sacs alors qu’il est bondé et que des gens voyagent même sur le toit. Après encore un bon kilomètre de marche, on finira par arriver à notre hôtel bien fatigués et transpirants, mais contents de ce trajet bien local !

Pour la première fois du voyage, on ne peut pas faire la visite prévue, Alexis ayant été très malade une bonne partie de la nuit et pas mieux au réveil. On décide donc, puisque le timing devrait nous le permettre, de remettre la visite du Rocher d’Or au lendemain en espérant qu’il soit remis. Pendant que Mélanie et Alexis restent donc à l’hôtel, Yanick et Jérémy entament une montée bien raide sous un soleil de plomb jusqu’à une pagode qui surplombe le village. Ils ont été courageux car c’était bien difficile. Heureusement, pour la descente, un gentil chauffeur propose de les prendre dans sa voiture. Et l’après-midi, lorsque Mélanie et Jérémy partent pour le village, c’est une moto qui s’arrête pour nous proposer de nous prendre avec ! Encore une fois, les gens sont vraiment adorables.

Le régime Coca-crackers a heureusement fonctionné et Alexis est en pleine forme au réveil à 6h00. On peut donc partir tous les quatre à l’assaut du Mont Kyaiktiyo, ou Rocher d’Or, qui est un site majeur de pèlerinage pour les bouddhistes birmans. Cela se traduit par des foules de pèlerins qui attendent dès l’aube de pouvoir monter dans les camions qui nous amènent jusqu’au sommet. On a l’impression d’être de retour au Machu Pichu mais ici l’organisation est efficace et on se préoccupe un peu moins du nombre de passagers par véhicule… Les camions doivent contenir au bas mot une cinquantaine de passagers serrés comme des sardines et on part assez vite du coup ! Si les alentours n’ont rien d’extraordinaire et sont malheureusement plutôt sales, le rocher en lui-même est magnifique et très impressionnant. Son équilibre précaire serait conservé grâce à un cheveu du Bouddha placé dans le stupa au sommet. On vous laisse apprécier la crédibilité de l’histoire mais, de notre côté, on n’a pas trouvé de meilleure explication à donner aux enfants. L’atmosphère est à la ferveur religieuse, avec tout le monde qui prie, allume des cierges et les hommes (et oui, ici aussi les femmes ont encore des batailles à gagner…) appliquent des feuilles d’or sur le rocher. Une belle visite que l’on est heureux d’avoir pu faire à quatre ; cela valait vraiment la peine d’attendre.

4 commentaires sur “Mawlamyine et le Mont Kyaiktiyo

  1. Magnifique à nouveau votre article qui fait d’autant plus plaisir à lire en ce jour gris à Vevey, merci ! J’avais entendu qu’il était difficile de se déplacer seuls en Birmanie, c’est super de voir que vous y arrivez facilement et découvrez toutes ces beautés ! Trop jolie la photo des parents, ça fait plaisir à vous voir si heureux. Profitez bien du pays, des prochaines visites et je vous embrasse tous les quatre très fort.

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  2. j’aime me promener sur votre blog. un bel univers. Très intéressant et bien construit. Vous pouvez visiter mon blog naissant ( lien sur pseudo) à bientôt.

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  3. A chaque post je regarde depuis le travail.
    Heureusement sur mes temps de temps.
    Sinon je pourrais avoir des ennuis.
    Mais Merci à vous pour toutes ces images et ces voyages.
    Profitez tous les jours et inchallah!

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  4. Merveille de la Nature et de Boudha ce caillou doré a participé a la remise en formed’Alexis!!!!!
    Famille « Pacha » dans l »hôtel profitez bien
    Affectueusement

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